︎︎ Les places hypothétiques


Comment faire lieu ?



Telle est la question au cœur de cette recherche, qui prend racine dans une expérience tangible : La place hypothétique de l’arbre. Cette agora, conçue pour délibérer autour du bien commun, est née dans le cadre de À ciel Ouvert 2020, un parcours d'art contemporain. Nichée au cœur d’un parc naturel protégé à Riorges, cette installation se voulait un lieu de rencontre et de dialogue, où les enjeux environnementaux et sociétaux trouvent leur écho. Mais elle est aussi le point de départ d’un projet plus vaste, destiné à s’épanouir de façon diffuse et fragmentée à travers le territoire. L’ambition est de multiplier les espaces de dialogue, de provoquer des rencontres, tout en restant fidèle à l’esprit de Riorges, en réinventant sans cesse les formes.

La place hypothétique, ancrée dans une géographie singulière, invite à "faire lieu" autrement. Elle engage un processus de création collective, sous la forme d’un questionnement partagé. Les acteurs du territoire sont invités à s’en emparer, à nourrir cet espace de leurs usages, leurs besoins, leurs manques. Sa matérialité, telle une balise poétique, agit comme un point de ralliement, un repère autour duquel pourrait naître un sentiment commun, une convergence d’énergies.

Partir du symbolique pour toucher le réel, et de là, initier une action concrète nourrie par une énergie collective. C’est peut-être l’une des voies les plus fertiles pour redonner du sens, pour tenter de "faire société". En créant des lieux où le rituel contemporain se réinvente, nous interrogeons notre capacité à nous approprier ensemble les questions cruciales qui concernent l’ensemble du vivant.

Et c’est sans doute dans cette trame de connexions – entre médiums, disciplines, et champs d’action – que les luttes environnementales, harmonieusement entremêlées aux luttes sociales et sociétales, pourront devenir un motif culturel profond. Un fil conducteur pour des sociétés en quête de renouveau, désireuses de retrouver ce qui fait lien, ce qui nous unit.







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La place hypothétique de l’arbre

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commun :
la proposition d’un débat autour de la plantation d’un arbre a été un prétexte pour interroger l'échange démocratique et l’implication des habitants autour d'initiatives liées aux enjeux du vivant et la place de la nature à l’échelle communale.

géographie :
plaine de la Rivoire dans le parc naturel protégé de Beaulieu à Riorges. Commune de plus de 10.000 habitants, situé dans l’aire d’attraction  de la Ville de Roanne

acteurs :

  • agents du service culturel et élus de la ville de Riorges, agents du service espaces verts, 
  • membres de la ligue de protection des oiseaux, membres de la ligue de l'enseignement, des enseignants de Riorges, riverains et visiteurs du parc ayant répondu à la question posée.

processus :

la première phase du processus était de prendre contact avec des associations locales, groupes scolaires, et autres habitants qui font vivre les jardins familiaux afin de leur proposer de possibles collaborations. 
Les étapes suivantes étaient un point de départ et ont été amené à évoluer :
  • Choix du point d’implantation de la place hypothétique de l’arbre au sein de la plaine de la Rivoire.
  • Matérialisation de l’espace imaginé par la construction d’une structure circulaire en bois avec la possible participation des habitants.
  • Mise en place d’un jeu pour délibérer autour de la plantation de l’arbre hypothétique (urne enterrée au centre du dispositif) durant les 3 mois d’installation.
  • Suite à ce procédé, les habitants sont invités à l’ouverture de l’urne. Le décompte des voix permettra-t-il de définir la volonté partagée des habitants ? Planter un arbre à cet endroit ? Quel arbre ? (voir panneau avec réponses)

usages :

l’installation est ouverte aux personnes voulant organiser rencontres, débats et autres ateliers artistiques aux diverses scénographies.

matérialité :

construction d’une agora de forme circulaire, signale un point de convergence au milieu d’une plaine.



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Théâtre de verdure

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commun :
comment dans un espace tel qu’un foyer d’accueil médicalisé, isolé et fermé sur lui-même, est-il possible de créer un lieu de partage culturel ouvert sur l’extérieur ?

géographie :
propriété privée d’un foyer d’accueil médicalisé “Le Relais des Moëres” jouxtant un quartier en renouvellement urbain et la zone industrielle à Téteghem.
Ville de 8000 habitants, située dans la communauté de commune de Dunkerque.

acteurs :
  • association les Papillons Blancs de Dunkerque (qui accompagne  des personnes en situation de handicap par des emplois adaptés, de l’accueil de jour et un foyer d’accueil médicalisé), des résidents permanents ou temporaires du foyer et des membres du personnel
  • association les mitoyens commanditaires, créée pour assurer la gouvernance ainsi que la programmation artistique dans le cadre du projet Effet Papillon.
  • association Territoire Europe (économie sociale et solidaire)
  • jeunes accompagnés par les éducateurs spécialisés de l’association d’action éducative et sociale (AAES) de Dunkerque
  • réseau des artistes locaux
  • habitants du quartiers et des environs

processus :
la construction du Théâtre de verdure constitue l’une des premières actions mises en place sur le terrain du Foyer d’accueil médicalisé «Le Relais des Moëres». Concepteur du projet, l'atelier Cir a coordonné le chantier participatif qui a réuni différents publics.
Phase 1 (mai 2022) :
  • Proposition d’un plan d'implantation du Théâtre de verdure
  • chantier participatif le cadre du projet Effet Papillon constitué d’un groupe de personnes engagé dans un programme d’actions sur les enjeux de biodiversité, de citoyenneté, d’art et de culture
  • Programmation d'événements culturels de fin mai à mi-Octobre 2022
Phase 2 (mai 2023) :
  • Proposition d’adaptation de la construction initiale afin d’améliorer la sécurité et l'accessibilité à divers public
  • Chantier participatif pour l'incrémentation de la structure initiale

usages :
cet espace en plein air a été principalement pensé pour accueillir la «Drôle de fête» programmation hétéroclite d’événements culturels visant à créer des liens entre le foyer (jusque-là fermé sur lui-même) et l’extérieur. Il constitue également un coin paisible permettant aux professionnels et résidents de profiter du paysage environnant et donnant la possibilité d’organiser des ateliers, pics-niques, débats, projections en plein air à la guise. Il ouvre un terrain des possibles dans un cadre très normé par son adaptation à différents types de handicaps.

matérialité : 
construction d’un théâtre en plein air (tribunes implantées entre et dans des arbres, configurés en demi-cercle et tournée vers une scène ovale).






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En vert et entre tous

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commun :
de quelle façon peut-on œuvrer à la revitalisation d’un centre bourg dépourvu d’un lieu faisant office de place centrale favorisant la rencontre, l’échange ?

géographie :
parc André-Simon situé au coeur de la commune de Bruyères-le-Châtel (bourg de 3300 habitants situé dans une zone rurale)

acteurs :
  • élus de la ville de Bruyères-le-Châtel
  • habitants du quartiers et des environs
  • membres du syndicat de l'Orge
  • un paysagiste
  • l’association Bruyères Initiatives Citoyennes
  • membres du Repair Café
  • résidents du lieu de création artistique La Lisière

processus :
la première phase de consultation des acteurs locaux (habitants, associations, institutions culturelles, écoles,...), essentiels pour l’élaboration d’un diagnostic alimenté par les constats et les expériences croisées, se traduit par la création participative d’un schéma d’aménagement à travers la mise en place de plusieurs ateliers participatifs prévus autour de la Maison éphémère du projet :
  • Ouverture de la maison du projet
  • Identifier les manques et les envies
  • Formuler les futurs usages
  • Accueillir la biodiversité
  • Dessiner le paysage
  • Cœur de place et convivialité
  • Bilan et projection sur la phase suivante de mise en forme du schéma directeur

usages :
mise en place progressive d’une programmations culturelles diverse (spectacle, concert, discussions, ateliers divers, boîte à livre, des jardinières pour l’échanges de boutures, un café temporaire) ; des  spirales d’aromatiques et des carrés potagers offrant une continuité avec le projet scolaire et permettant de travailler sur une sensibilisation sur la notion de saisonnalité, d’envisager des ateliers d’initiation (permaculture)

matérialité :
création d’un lieu de rassemblement hospitalier par la requalification et l’aménagement collaboratif du parc André-Simon avec une attention particulière portée sur la biodiversité locale.